Jamais un des déjeuners Sciences Po organisés régulièrement par notre Président Didier Davitian n’avait été aussi animé ! Je ne fais pas seulement allusion au restaurant du Club Nautique balancé par la houle ce vendredi 28 juin, mais à l’assemblée.
Jamais, non plus, autant d’acteurs de premier plan dans notre bonne ville de Marseille n’avaient été présents. Ils entouraient Olivier Mazerolle, directeur général de La Provence, et Alain Lacroix, Président du Directoire de la Caisse d’Epargne
Avant d’entrer dans le vif du sujet, à savoir l’originalité de Marseille, Olivier Mazerolle s’est vu obligé de justifier l’épithète de « président anormal » que le journal avait décerné à François Hollande alors qu’ Alain Lacroix a immédiatement pris pied à Marseille et souligné la grande importance de la Caisse d’Epargne, installée ici depuis 200 ans. Elle investit beaucoup pour développer et embellir la ville.
Pour les intervenants comme pour les invités, il a été facile de reconnaître des évidences : Marseille est un port à population cosmopolite, cernée de collines, historiquement tournée vers le commerce plutôt que vers l’industrie. Les atouts de la ville sont incontestables, le TGV qui amène les voyageurs au bord de la mer, un grand aéroport, la beauté de la région, un pôle universitaire important. L’imaginaire nous rend pittoresques, Pagnol, le Cercle des Nageurs et surtout l’OM, club chéri des Français.
Hélas, Marseille a des faiblesses que beaucoup ne lui pardonnent pas, ils rêvent de quitter une ville où toute démarche est difficile et conseillent à leurs enfants d’en partir au plus vite –ce que font beaucoup de nos diplômés depuis les années soixante.
Faut-il désespérer devant la saleté, les incivilités, la délinquance ?
Notre mixité ethnique est pourtant une richesse a affirmé Olivier Mazerolle, mais il semble qu’elle ne soit pas reconnue comme telle. Euphémisme ? Comment développer une ville en laissant de côté la moitié de la population ? Qui a la parole ?
Les principales industries, le pôle culturel, les richesses sont à l’extérieur… Mais le port est bien au centre, avec ses apports de marchandises et ses touristes.
Il manque des équipes soudées derrière le maire comme à Lille ou à Bordeaux. Didier Davitian a conclu sagement par LA question primordiale, celle dont la réponse façonnera Marseille de demain, en fera la grande métropole organisée qu’elle devrait être : Comment se présentent les municipales ?
Colette Bourgeat